Une soirée sans doute assez minable, il avait bien bu, ce n'étais pas trop, mais presque. Il soupirait longuement en regardant son ami retourner danser avec une coupe entre les doigts. Lui ? Il restait là, longuement, il allait bientôt perdre patience et allait s'en aller sans même l'attendre. Il n'y avait personne, la boite s'était vidée en une heure, il était temps de rentrer ; de toute façon, même si la discothèque était bondée, il n'est pas du genre à aller vers les filles, c'est toujours elles qui viennent lui parler. Doucement, il se leva, posant son dernier verre sur le comptoir, saluant le barman - qu'il connaissait bien à force de venir - après avoir payé l'addition à lui et son ami. Il jeta un dernier regard en direction de son ami, il avait trop bu et honnêtement, il ne comprenait pas ce qu'il pouvait bien faire avec une japonaise de ce genre.

A la sortie, il s'adossait au mur pour sortir son paquet de cigarette et se mettre à fumer. Il faisait jour, et en fin de compte, le jeune palestino-coréen s'en fichait pas mal. Il sentit une main se saisir de son épaule, il se retourna ; c'était son ami Alexander. Il avait véritablement la mauvaise habitude de lui parler en anglais, légèrement agacé (ou juste légèrement jaloux de passer après une inconnue) - bien qu'il comprenne entièrement ce qu'il venait de lui dire - il haussa les épaules et lui rétorqua en coréen : « ... Elle est laide et grosse, elle ne me plait pas du tout... » Plus sérieux que lui à ce moment là, ce n'était pas possible. Cette nippone n'avait vraiment pas à lui plaire ; premièrement elle était petite, et sa robe rouge mettait tous ses défauts en avant, comme des petits bourrelets un peu trop évidents à son gout. Oui, Ezeckiel ne supporte pas les naines un peu trop épaisses, c'est comme ça.

Il lui tenait la main, c'était la fatigue et l'alcool qui ne le faisait pas plus réagir que ça. Il avait l'habitude de ce genre de rapprochements, certes, pas avec un garçon - et encore moins LUI, sa tentation - mais après tout, pourquoi pas...? Ils ne faisaient rien de bien méchants, ni de vulgaire et il n'y avait aucuns sous-entendus. Sur le quai, le palestinien fixait longuement le distributeur automatique, hésitant longuement entre prendre une boisson énergisante pour se réveiller ou une simple boisson pour retirer l'aigreur entre ses lèvres. Il finit par prendre deux coca-colas, tendant le second à son ami. Le quai était complètement vide, et le prochain train allait arriver ; c'était d'ailleurs le premier de la journée.

*

Une fois le train arrivé, il passa son bras autour de l'épaule d'Alexander, venant lui souffler au creux de l'oreille, chuchotant en anglais. « ... Babe... I'm tired... » Il sourit légèrement avant de retirer son bras de son cou et de présenter sa carte de train au composteur... Même le train semblait vouloir le bercer... Les bras de Morphée était grands ouverts et l'accueillaient déjà à venir y faire un petit séjour de quatre-cinq heures... Il s'asseyait alors au fond du compartiment, tirant sur la main du plus jeune vers lui, le laissant s'assoir à ses côtés. « ... Where are you going ? ... Your home ? »