Aiji avait raté un épisode. Un épisode, ou la saison entière. Son petit-ami lui avait dit avoir fait de la danse, il n'avait pas précisé être si doué. La musique guidait parfaitement ses pas. Sa proposition paraissait désormais totalement inutile. Lee Chun n'avait aucun besoin d'être guidé, son corps suivait parfaitement la cadence. Il découvrait une nouvelle facette de son petit-ami et Maeda ne pouvait qu'apprécier. Il ne dansait pas lui, se contentant de détailler les mouvements rapides du coréen. Il lui paraissait encore plus beau que quelques secondes auparavant. Bien sûr, il le trouvait magnifique en toute circonstance mais la danse sublime les corps et Aiji ne pouvait qu'approuver une nouvelle fois cet adage.

Il observait en détails les mouvements et lorsqu'il eut en tête ceux qui revenait le plus souvent, il rejoint Lee Chun. Il adorait danser, c'était plus qu'une passion, c'était une façon de vivre. Il ne pouvait s'en détacher et on ne pouvait lui demander de l'oublier. Lorsque l'on acceptait Aiji dans sa vie, il fallait aussi accepter la danse dans son intégrité. Il devait l'avouer, cette variante n'était pas celle qu'il pratiquait le mieux et il n'était pas content de lui. Il s'entrainerait au locking dans les semaines à venir. Pour l'instant, il cessa de danser lorsque la musique changea. Il n'aimait pas se sentir mauvais. Perfectionniste, le moindre détail mal accomplit suffisait à le rendre de mauvaise humeur. Il n'avait pas envie d'aggraver son énervement, alors il cessa simplement de bouger. « Je vais chercher une bouteille d'eau. » Il fallait qu'il oublie qu'il avait été mauvais, il ne voulait pas être de mauvaise humeur pour sa soirée avec Lee.

Une fois face au petit frigo, il prit une petite bouteille d'eau et avala deux longues gorgées. C'était insupportable, ce besoin d'être sans cesse le meilleur. Il s'en rendait malade mais pour l'heure, il ne voulait pas gâcher la soirée, alors il expira longuement et retourna dans la chambre. S'appuyant sur la porte, il souriait. Oui, son petit-ami était beau, mais c'était le sien et personne n'aurait le droit de profiter de cette merveilleuse vue, personne, sauf lui. Aiji finit par tendre la petite bouteille. « Tu en veux? »

✿ Oubliant tout ce qu'il a avait dans le temps et dans l'espace hormis son petit ami, le jeune châtain qui n'avait pas bougé ainsi pendant des années, retrouvait sa forme olympique de ses quinze ans. Il n'avait jamais révisé ses pas, jamais, et il se rendit compte bien vite qu'il n'en avait tout bonnement pas besoin. Il avait déjà cette capacité pour les cours mais il venait de découvrir que c'était pareil pour le reste... c'est définitivement bien pratique tout ça. Marquant un gros vide d'un coup du bassin, son voisin l'accompagnait désormais. Il découvrit bizarrement qu'il était particulièrement bon. Il savait parfaitement que danser du locking quand on a jamais apprit est très difficile, pourtant, lui se débrouillait très bien à sa grande surprise. Continuant de danser tout en l'observant du coin de l’œil, son admiration pour lui grandissait. Il ne savait pas pourquoi il l'admirait, c'était juste naturel, cependant, son ainé semblait être comment dire, gêné, ou peut être énervé. Aucune raison apparente mais c'est ce qui paraissait. « Je vais chercher une bouteille d'eau. » Je baissais alors mes bras pour que ceux-ci retombent le long de mon corps. Un peu préoccupé par l'état de Aiji, et surtout ne sachant pas pourquoi il avait comme changé d'humeur je commençais, comme à mon habitude, à me ronger les ongles et à tourner en rond. C'était même pas sur qu'il ai quelque chose mais, sixième sens, quand tu te pointes, c'est pas pour rien et je le sais parfaitement. « Tu en veux? » N'ayant pas vu qu'il était déjà revenu, je retirais mes doigts de la bouche ne voulant pas l'inquiéter à mon tour. Faisans quelques bonds par-ci et par-là pour porter à la confusion, sans rendre compte j'avais laissé "miss Chunnie maladroite" prendre possession une nouvelle fois de mon corps. Perdant l'équilibre, je tombais sur Aiji l'écrabouillant de mon poids au sol tout en l'embrassant accidentellement. La bouteille quand à elle, avait fait un magnifique vol plané qui devrait d'ailleurs être inscrit dans le livre des records. « Je crois que même si j'en voulais ce serait rappé... » fis-ge après m'être redressé un peu gêné de ce qu'il venait de se produire. Je pris un air de chien battu, les mains fermés devant la bouche « Dis.. Tu m'en veux pas ne ? ». ✿

Il ne supportait pas les moments où son envie de perfection refaisait surface. Il ne supportait pas de se voir si détestable. Il ne supportait pas de ne pas être à la hauteur. Il n'avait jamais dansé cela, tout être normalement constitué aurait trouvé ça normal qu'il ne soit pas doué mais pour lui, c'était impardonnable, au point qu'il passerait de nombreuses heures à s'entraîner pour atteindre un niveau qu'il jugerait suffisant. Il retourna donc à la chambre et trouva un Lee Chun sautillant.... Qui ne sautilla pas longtemps car il perdit l'équilibre et vint s'écraser sur lui avec fracas. Il avait mal au crâne, n'ayant put le protéger de sa chute, mais ce n'était pas important parce que les lèvres du coréen étaient venues se poser sur les siennes. C'était certainement un baiser imprévu, mais il avait permis à Aiji d'oublier toute sa colère. « Je crois que même si j'en voulais ce serait rappé... » En effet, la bouteille n'était plus dans la main du japonais, ayant volé à l'autre bout de la pièce. Le cadet se redressa, permettant à Maeda d'en faire de même. L'air gêné et penaud, le coréen demanda: « Dis.. Tu m'en veux pas ne ? » Devant le visage désolé de son petit-ami, l'aîné ne put que sourire. Il posa sa main dans les cheveux châtains et les remua légèrement. « Pourquoi est-ce que je t'en voudrais? Mon petit-ami est une catastrophe ambulante, mais c'est comme ça que je l'aime! » Il avait dit cette phrase d'un ton léger, pourtant il venait une nouvelle fois de révéler ses sentiments.

Il termina de se relever, tendant sa main à Lee Chun afin de l'aider à faire de même et se ré-installa sur le lit. « Il vaudrait peut-être mieux oublier la danse et puis.. Je commence à être fatigué. » Ce n'était qu'à moitié vrai, il ne voulait pas risquer une nouvelle crise comme celle qu'il venait de faire et s'il se remettait à danser, il s'exposait au risque. Il ouvrit les bras, demandant silencieusement un câlin. Il avait tant besoin de contact. Jamais il n'avait ressentit le besoin d'être câliné à ce point mais à chaque fois qu'il regardait son petit-ami, l'envie de l'avoir près de lui se faisait si forte qu'il avait besoin de quémander ces marques d'affections.

✿ « Pourquoi est-ce que je t'en voudrais? Mon petit-ami est une catastrophe ambulante, mais c'est comme ça que je l'aime! » C'est bizarre. J'avais beau essayer de me fixer des limites, me dire que ça pourrait virer à la catastrophe, me dire que tout pourrait recommencer, mais au fond... tout ça n'était bien que de la protection de pacotille. Je l'aime et plus le temps passe et plus ça devient réel pour moi. L'avoir entendu dire que même avec ma maladresse il m’aimait, limite qu'il aimait ça, c'est quelque chose d’inexplicable. Étant quelqu'un de très sensible, comment qualifier ce sentiment ? En fait, ça m'en pince le cœur. Jamais je n'étais tombé sur quelqu'un d'aussi bon, d'aussi parfait naturellement comme en tant que petit ami. C'est fou. Et pourtant, je dois bien repenser à mon passé, c'est par expérience du passé qu'on écrit le futur n'est-ce pas ? Et bien, je veux écrire ma vie avec lui, mais avec le temps qu'il faudra pour que notre relation soit un exemple pour toutes les autres, mais aussi pour quelle soit parfaite à nos yeux, c'est ce qui compte le plus. « Aiji... Je... Je t'aime tu sais ? » dis-je bouche de côté avec un air faiblard tout en tripotant mes vêtements. J'avais envie de lui dire, il fallait qu'il le sache bien qu'il soit déjà au courant. Chacun son tour ne ? D'abord lui dans le rôle du petit ami en pleins amourette et maintenant moi. Fallait dire que l'avoir embrassé y faisait un peu. Dans la salle de cinéma c'était lui qui avait fait le premier pas, là c'était en quelques sortes moi. « Il vaudrait peut-être mieux oublier la danse et puis.. Je commence à être fatigué. » C'est vrai que j'étais moi-même fatigué depuis pas mal de temps. Peut être que ça se voyait, mais je sentais que j'avais les yeux petits. Déjà qu'ils sont pas bien grands. Et puis justement, en parlant de dormir, puisqu'on est en couple je me sens comme un mauvais petit ami... pourquoi ? J'allais pas le laisser dormir sur son matelas habituel! Je passerais pour quoi ? Puis même, lui il penserait quoi de moi ? Bon après il ne faut pas que ça aille trop vite mais partager un lit, c'est pas la mort non ? Tout en me caressant les bras je pris un air doux et légèrement timide pour lui dire : « Aiji, tu sais, en te laissant dormir dans ton lit rien qu'à toi je me sens comme un piètre petit ami... si tu as envie de dormir avec moi.. ». ✿

Aiji aimait entendre le coréen lui dire qu'il l'aimait. Il aimait avoir une plus grand confirmation à chaque fois, il aimait que son coeur batte plus vite et il aimait ce léger manque d'air qui faisait saccader sa respiration un court instants. Jamais il ne se laisserait d'entendre ces trois petits mots. Il secoua à nouveau les cheveux de Lee et répondit avec un sourire chaleureux. « Je sais... » Le cadet avait eut l'air si timide, si gêné. Il n'en était que plus mignon, que plus beau aux yeux de Maeda. Cette touche enfantine, ce petit côté timide, Aiji l'aimait autant qu'il aimait le Lee Chun maladroit et excité. Il comprenait petit à petit pourquoi il était tombé amoureux de lui, pourquoi lui plus qu'un autre. Park était spécial, il était parfait, il lui convenait, il lui correspondait même.

« Aiji, tu sais, en te laissant dormir dans ton lit rien qu'à toi je me sens comme un piètre petit ami... si tu as envie de dormir avec moi.. »Il aurait menti s'il avait répondu ne pas en avoir envie. Il voulait s'endormir en serrant le coréen contre lui, il voulait dormir en le tenant fermement dans ses bras, seulement il ne voulait pas que le cadet se force. Il était hors de question qu'ils précipitent quoi que ce soit. « Lee... J'ai envie de dormir avec toi. J'en ai vraiment envie mais je peux attendre. Je ne suis pas dérangé de dormir sur un matelas à côté de ton lit, vraiment pas. Je peux comprendre que tu sois réticent à certaines choses et ça ne fait pas de toi un mauvais petit-ami, loin, très loin de là. » Non, Lee Chun était un petit-ami parfait, un peu différent des autres, mais c'est ce qui le rendait si spécial. Aiji voulait qu'il aille à son rythme, lui n'était pas pressé et dormir dans la même pièce lui suffisait. Il sourit, bienveillant et ajouta: « Je ne veux pas que tu te forces à quoi que ce soit. »

✿ « Je ne veux pas que tu te forces à quoi que ce soit. » Pour prouver que c'est bien quelqu'un d’extraordinaire... vous croyez que beaucoup de gens réagirais comme ça ? Non vraiment cette personne-là était vraiment très attentionné et comment dire, cette personne-là est vraiment capable de mon point de vue de vivre une relation durable et sans soucis remarquable. Vous voyez, avec des gens normaux lorsque je suis gêné ou lorsque je suis timide je ne les regardent jamais et bien avec lui c'est différent. Quand il a prononcé cette phrase j'ai levé ma tête de mes bras et je l'ai regardé droit dans les yeux. J'étais comme perdu dedans, ils étaient si... si beaux. On y voyait comme une étincelle d'ambition, ou non plutôt, une étincelle de joie. Après avoir baissé à nouveaux la tête, je tournais les bracelets qui ornais mon poignet gauche en réfléchissant. « Tu sais, si on ne va pas trop vite comme la plus part des couples le font, tout ira bien je t'assure... » Sur le tond dont j'avais prononcé cette phrase, on pourrait même croire que j'en avais envie. C'est le cas en fait. J'ai tellement vécu de solitude et étais renfermé sur moi-même que trouver une personne qui peut être aussi proche de vous.. c'est le remède miracle. Peut être pas à ce point là mais c'est énorme quand même. J'arrêtais de tourner mon bracelet ayant presque oublié ma brulure, avant de lui attraper la main et de lui dire avec un tond un peu plus sérieux et plus larmoyant qu'avant : « Tu vois, une brulure me fait malle physiquement. J'ai d'ailleurs étais beaucoup blessé physiquement comme mentalement... mais je suis sur que tu es différent. Tu l'es n'est-ce pas ? Tu ne serais pas capable de me faire du mal ? » J'étais totalement sur de ça. Il n'était pas comme les autres, il ne serait pas capable d'aller aussi loin, mais voilà, lorsque j'ai cru que certaines personnes étaient différentes, ça c'est généralement mal finit donc... être prudent est quelque chose d'important dans ma vie. Je lui demandais ça tout simplement parce que ça me faisais mal de me mettre des bâtons dans les roues alors que je pourrais vivre en totale liberté avec l'homme que j'aimais, mais voilà, un traumatisme, ça reste et à vie...✿

Il n'irait pas trop vite. Il irait le plus lentement possible. Il irait au rythme que lui imposerait Lee Chun. Il était prêt à tellement de sacrifices pour lui, il était prêt à attendre des années s'il le fallait. Aiji n'avait jamais aimé au point de s'oublier, il avait toujours fait des caprices, réclamés les attentions qu'il désirait. Il en avait fait craquer plus d'une, il en avait séduit plus d'un mais aujourd'hui, c'était différent. Il était sincèrement amoureux du coréen, il voulait son bonheur avant tout. Lui n'était pas à plaindre, il avait le meilleur petit-ami dont il puisse rêver et il pouvait le tenir dans ses bras, il pouvait l'embrasser. Il avait le privilège de certains instants et il voulait pouvoir se dire qu'il était le seul à briller aux yeux de Lee. Et puis, le coréen avait raison, la plupart des couples allaient trop vite, ce n'était pas une bonne solution, la plupart se séparent quand on y pense. Eux seraient lents, ils prendraient leurs temps et leurs sentiments dureraient parce qu'ils auraient eut le temps de devenir plus solide, indestructibles.

Il voyait son cadet jouer avec les bracelets de son poignet, il le voyait gêné et pourtant, il ne pouvait que le trouver beau. Si beau. Lentement, l'autre vint prendre sa main et Aiji garda ses yeux fixés sur lui. « Tu vois, une brulure me fait malle physiquement. J'ai d'ailleurs étais beaucoup blessé physiquement comme mentalement... mais je suis sur que tu es différent. Tu l'es n'est-ce pas ? Tu ne serais pas capable de me faire du mal ? » Non. Jamais il ne pourrait lui faire du mal. Savoir qu'il avait déjà tant souffert le blessait, il s'en voulait de ne pas avoir put agir, il s'en voulait de ne pas avoir sut le protéger. Il ne savait rien de ce qu'il s'était passé mais il se promettait une chose, ne jamais laisser quoi que ce soit se reproduire. Il posa sa main sur la joue du coréen et la caressa tendrement de son pouce avant de lui répondre: « Lee, je suis incapable de te faire du mal... Je suis déjà malade à l'idée que tu es pu souffrir alors je serait réellement incapable de te faire du mal... Plus que ça Lee, je jure de détruire n'importe quelle personne qui osera te toucher. » Oui, il serait capable de blesser si on s'en prenait à son petit-ami. Il n'était pas violent mais pour lui, il aurait put tuer.

✿ J'avoue que je suis changeant. Quelques instants avant je lui avais avoué une nouvelle fois mes sentiments mais voilà, souvent, lorsque j'aime, je me retrouve souvent voir quasiment tout le temps en face de ce sujet fataliste. Comment croire qu'aimer est si dur pour un être humain ? Enfin, non pas aimer, mais se dévouer à quelqu'un. Je ne l'ai jamais fais de moi-même, les autres l'ont fait pour moi chose qui n'aurait jamais du arriver. Dire que c'est ça qui a brisé ma vie et qui l'a rendu à ce stade... « Lee, je suis incapable de te faire du mal... Je suis déjà malade à l'idée que tu es pu souffrir alors je serait réellement incapable de te faire du mal... Plus que ça Lee, je jure de détruire n'importe quelle personne qui osera te toucher. » Un poignard dans le cœur. Même si ce n'était pas ça en réalité dans ma tête, ce fut ça. Si je l'avais connu et aimé plus tôt jamais toutes ces atrocités ne seraient montés à ses oreilles, jamais. Et le voir souffrir parce que j'ai pu souffert c'est.. quelque chose qui fait mal aussi. C'est sur que tout le monde aurait réagi comme ça, mais je n'avais pas envie qu'il s'inquiète pour moi. J'étais habitué à cette douleur, et je n'avais pas envie qu'il culpabilise pour rien puisqu'il n'aurait jamais rien pu faire, et je n'avais pas envie non plus qu'il souffre de mon propre malheur. Je devais le vivre seul. Sans oublier sa dernière parole...Détruire la personne qui osera me toucher... cela voudrait dire que jamais plus je n'aurais à fuir les hommes ? Si c'était le cas, ce serait comme une renaissance pour moi. Finalement, je ne contrôlais rien, tout vint tout seul, c'est comme si une bombe avait explosé en moi ou comme si je revivais la mort de mon chien. Je me retenais au début mais je finis par craquer. Je m'étais retourné pour m’affaler sur les épaules de mon petit ami et fondre en larme dans ses bras. Je savais que ça pouvait lui faire un choc de me voir ainsi mais là, il ne pouvait pas en être conscient, mais je me vidais de des années de souffrance. Grâce à lui. Laissant échapper plusieurs « Merci... » d'affiler je continuais de pleurer en me disant que je voulais encore plus qu'il dorme avec moi cette nuit-là. « S'il te plait... dors avec moi ce soir... » en prononçant ceci c'est comme si je m'agrippais à lui de toute mes forces, c'est vrai qu'à cause des tremblements que j'avais, je m'accrochais à lui comme un panda à son bambou. En prononçant une de ces phrases miraculeuses, je voyais à présent plus qu'un petit ami, je voyais l'homme qui allait certainement changer le petit faiblard que j'étais.✿

Sans qu'il ne s'y soit réellement attendu, Aiji accueillit Lee Chun, en larmes, contre lui. Il ne mit pas plus d'une seconde à l'entourer de ses bras. Il souffrait, il détestait voir ses larmes, il détestait entendre celui qu'il aimait pleurer mais il ne pouvait rien y faire, il devait attendre qu'il cesse. Doucement, il caressait son dos, essayant de le calmer, de sa main libre, il caressait les cheveux soyeux. Il fallait que le coréen se calme, il fallait qu'il cesse de pleurer et plus qu'autre chose, il fallait qu'il cesse de le remercier encore et encore parce que Maeda ne comprenait pas. Il ne faisait que ce qui lui semblait normal, évident. Protéger l'être qu'on aime est une chose qui lui paraît logique et il ne veut pas qu'on le remercie pour ça. « S'il te plait... dors avec moi ce soir... » Cette demande brisa le cœur du japonais. Le cadet l'avait prononcé avec tant de douleurs, tant d'espoirs. Il l'avait prononcé en s'agrippant au danseur comme s'il avait eut peur qu'il ne s'échappe. Aiji ne cessait ses caresses, il n'aurait jamais put de toute façon. « Si c'est ce que tu veux, je dormirais avec toi. Je ne t'abandonnerais pas Lee... Jamais... Cesse de pleurer... S'il-te-plaît. » Par cette phrase, il voulait lui faire comprendre que peu importe ce qu'il se passerait, il lui obéirait. S'il voulait dormir à ses côtés, il serait ravie de pouvoir le tenir dans ses bras, s'il voulait qu'il se lève au milieu de la nuit pour installer le matelas, il le ferais aussi. Pour l'heure, il était temps de se mettre au lit. Son petit-ami était déjà fatigué et pleurer n'améliorait certainement pas son état. « Lee, on devrait se coucher maintenant, tu es fatigué. Aurais-tu un pantalon de jogging ou de pyjama pour que je puisse dormir? Je... Je peux garder mon tee-shirt aussi, si tu préfères. » D'ordinaire, Aiji dormait en sous-vêtement, mais il n'allait certainement pas faire cela s'il dormait avec Lee Chun.

✿ « Si c'est ce que tu veux, je dormirais avec toi. Je ne t'abandonnerais pas Lee... Jamais... Cesse de pleurer... S'il-te-plaît. » C'est vrai que le jeune Japonais n'était pas habitué à mes crises. Il ne savait pas non plus que me faire pleurer, ou pleurer de moi-même était aussi simple que bonjour. Pourtant, bien que ce ne soit pas quelque chose d'agréable, il fallait qu'il s'y habitue le plus tôt possible parce que je ne vous ment pas en disant que ça arrive très fréquemment. Personne ne le sait, mais je pleur dans mon sommeil, j'exprime ma peine en regardant des films tristes... j'essaye de dissimuler ça du mieux que je peux. « Je suis désolé, mais je pleur très facilement tu sais... Faut que tu t'y habitues mon trésor. » Tout en me redressant et en séchant mes larmes, je regardais alors l'heure qu'il était affiché sur mon réveil. Il était vraiment tard. C'était pas étonnant en fait que j'étais si fatigué que ça, en temps normal, je devais déjà dormir depuis deux bonnes heures. « Oui, en effet. Je crois qu'on va aller piquer un bon petit somme [...] Ah, et, ça ne me dérange pas que tu enlèves ton t-shirt; part contre, je ne ferais pas la même chose.. » Après m'avoir frotté les yeux pendant quelques bonnes secondes, je me levais pour aller fouiller dans mon armoire pour tenter de trouver quelque chose correspondant à la taille d'Aiji, parce que oui, plumette ne s'adapte pas à tout le monde. Je lui tandis un jogging tout neuf qui était bien trop grand pour moi. J'avais attrapé en même temps ma chemise et mon bas avant de me retourner, les lèvres de côtés « Dis... est-ce que ... hum, est-ce que tu peux te retourner s'il te plait ? Pour que je me change... » Pas que je sois très pudique, enfin, si quand même beaucoup, mais déjà je n'aurais pas accepté qu'il me vois comme ça si tôt, mais aussi parce qu'il ne devait pas encore être au courant de ce qui ensevelissaient mon corps...✿

Aiji n'avait pas répondu au petit surnom, mais il appréciait ce détail. Il ne le dirait pas à Lee Chun, mais il espérait que ça ne l'empêcherait pas de recommencer. Il pleurait facilement? Il faudrait qu'il s'habitue parce qu'il ne supportait pas de voir les larmes rouler sur ses joues. Il serait là pour sécher ses pleurs aussi souvent qu'il le pourrait, voilà tout. Maeda avait le droit de retirer son tee-shirt, ce qui l'arrangeait puisqu'il n'aimait pas se sentir enfermé dans ses vêtements la nuit. Évidemment, il ne s'était pas attendu à ce que Lee fasse de même et sa remarque ne l'étonna donc pas.

Le japonais attrapa le jogging que lui tendait son petit-ami et allait l'enfiler, mais il fut interrompu. « Dis... est-ce que ... hum, est-ce que tu peux te retourner s'il te plait ? Pour que je me change... » Il sourit gentiment. « Bien sûr. » Il se retourna alors, s'éloignant même de quelques pas et enfila sa tenue de lui de son côté. Lorsqu'il eut terminé, il ne se retourna pas, attendant que Park est aussi terminé. Il ne se sentait pas frustré, il s'était préparé à ne pas le voir, ne serais-ce qu'un minimum. Lorsque le cadet lui dit qu'il avait terminé, il se retourna alors et retourna vers lui, déposant un léger baiser sur sa joue. « Dodo maintenant! » Il attrapa la main de Chun et le tira vers le lit avec lui, le laissant se coucher là où il en avait envie. Après tout, il ne savait pas s'il préférait dormir contre le mur ou sur le bord, lui prendrait la place qu'on lui attribuerait, trop heureux pour penser à se plaindre. Il se joint ensuite à lui, ne se collant pas tout de suite à lui, il ne voulait pas risquer de le brusquer et préférait attendre de voir si son petit-ami viendrait vers lui.

✿ « Bien sûr. » Même si à mes yeux le jeune Japonais affirmait s'être retourné, je ne pus m'empêcher de dériver ma tête vers l'arrière et de regarder mon ainé pour en être certains. J'avais une totale confiance en lui, mais c'était comme un automatisme. Sans m'en être réellement rendu compte, je venais de le regarder alors que je lui avait demandé de ne pas le faire... pas équitable n'est-ce pas ? Je revins dans ma position initiale avant d’ôter mon t-shirt petit à petit, un peu hésitant. Après m'être vêtus de mon pyjama habituel, un bâillement s’échappa de me bouche. Je dis à mon petit ami que c'était bon, que j'étais prêts à aller au lit et qu'il pouvait donc se retourner. « Dodo maintenant! » Il avait prit ma main m'entrainant alors dans mon propre lit. Comme à mon habitude je pris le soin d'emporter ma lampe de poche au risque de me faire traiter de pétochard, quelques mouchoirs, mais également mon paquet remplit de cachets pour le sommeil.« Je pense que la nuit va être tellement bonne que je n'aurais même pas besoin de ça! » Il est vrai que je prenais ces cachets très régulièrement, mais maintenant que j'avais quelqu'un à mes côtés pour dormir je ne pouvais pas gesticuler à ma guise dans ma chambre. J'ai un respect énorme pour ceux qui dorment moi. « Je peux te faire un câlin pour m'endormir ? » On s'étaient installés dans mon lit baldaquin deux personnes, moi côté mur et lui côté porte. Étant frileux j'avais bien évidement remonter ma partie couette jusqu'à mes épaules. Heureusement qu'Aiji lui pouvait gérer librement la sienne. « Si jamais je te réveille cette nuit je m'en excuse au passage... » ✿

Aiji était heureux que Lee Chun n'ai pas besoin de médicaments, il n'avait jamais aimé le voir en prendre. Pour lui, c'était une drogue censé endormir les peurs, c'était sans doute efficace, mais il s'en méfiait. Il avait peur que cela transforme son petit-ami ou que ça lui fasse du mal. « Je peux te faire un câlin pour m'endormir ? Si jamais je te réveille cette nuit je m'en excuse au passage... » S'il pouvait lui faire un câlin? Maeda s'était préparé à devoir se retenir de le prendre dans ses bras, même la nuit, alors s'il le lui permettait, il n'allait pas se faire prier. Quand au fait de le réveiller, il n'y aurait aucun problème, le japonais avait toujours eut le sommeil lourd. Il n'avait plus qu'à espérer que Lee ne se réveille pas à cause d'un cauchemar ou d'une toute autre chose qui lui ferait du mal, sans quoi il s'en voudrait d'être resté endormit. Plutôt que de lui donner une autorisation orale, Aiji ouvrit ses bras et essaya de s'approcher de lui, seulement il s'était couvert comme s'ils avaient été en plein hiver, une nuit de froid et de gel. « Lee... Si tu veux que je te fasse un câlin, il faut que tu me le permettes. » En effet, il ne pouvait pas l'approcher, du moins pas le prendre dans ses bras, la couverture était une barrière et une solide! Il préféra donc ouvrir ses bras et lui lancer un regard convenu. Il n'avait qu'à venir se placer comme il le voulait comme ça il n'avait aucun risque de le brusquer ou de faire quelque chose de mal sans même s'en rendre compte. C'était ce dont il avait le plus peur, blesser le coréen sans y faire attention. « Viens » Souffla-t-il alors. « Et n'ai pas peur de me réveiller cette nuit, mes colocataires disent que c'est impossible ». Il avait sourit. Ses colocataires devaient user de certains stratagèmes pour le tirer de son lit mais si Lee Chun l'avait voulu, il n'aura sans doute pas du en faire tant. Aiji lui était dévoué, totalement.

✿ Il avait peur du noir. Forcement, lorsqu'on dort, il y a ce noir permanent et on est obligé de faire avec. Seulement, lui pouvait faire des nuits blanches parce qu'il avait peur de fermer les yeux. Cligner des yeux, il n'aime pas ça non plus. Enfin, vous comprenez ? Mais voilà, lorsqu'il y a quelqu'un avec lui, tout est différent. Il lui faut cette chaleur humaine, sans, je donnerais pas cher de sa vie ni de la dégaine qu'il aurait. Aiji, n'échappait pas à ça. Sa présence était plus que précieuse. Déjà en tant que petit ami, mais aussi en tant que réconfortant pour Chunnie. Souvent il allait réclamer des câlins à ses colocataires, mais cette fois-ci ce serait différent. Ce serait moins... moins distant. Et ça, Chun le savait. « Lee... Si tu veux que je te fasse un câlin, il faut que tu me le permettes. » Et oui. La vie est un choix. Je m'étais blottis bien confortablement dans ma couette bien chaude mais d'un autre côté, le corps d'Aiji me réchaufferait sans aucun mal, donc. Je m'étais retourné, passant mes bras sous les siens pour lui faire un gros câlin, tout en collant ma tête ainsi que mon corps contre le siens j'allais croiser mes jambes aux siennes. S'il avait chaud, il fallait qu'il supporte la "chaleur" de mon pyj'. Le pauvre.« Et n'ai pas peur de me réveiller cette nuit, mes colocataires disent que c'est impossible »J'avais le sommeil lourd moi aussi, seulement, lorsque des cauchemars viennent vous hanter et perturber votre nuit, le mieux c'est bien de se réveiller. Sauf que quand on s'appelle Lee Chun, quand ça arrive ça fait... légèrement peur à voir. « C'est bon à savoir. Mmmm... Qu'est-ce que tu es bouillant! Ma couette à côté c'est rien du tout. » Bouillant était bien le mot. Je n'avais désormais plus aucune envie de le lâcher, mais à un moment où un autre, je devrais bien le faire pour le laisser en paix pendant son somme. Parce que oui, ma tête était bien blottis sur son torse, oui, mais lui ? Il avait juste droit à mon suuuper coussin... Super non ? « Quand tu veux que je me décale tu me le dis ne ? » ✿

On lui avait toujours dit qu'il avait une température corporelle élevée. Il avait toujours pris ça comme un avantage, il n'avait que rarement froid, même en hiver. Aiji était d'autant plus heureux parce que maintenant, Lee Chun le préférait à sa couette. Bon, d'accord, il espérait qu'il n'avait pas besoin d'être chaud pour dépasser la couverture dans le cœur du coréen. Il posa sa main dans les cheveux châtains, caressant tendrement la chevelure. Il aimait faire ça, il trouvait ce contact doux et léger mais ce geste prouvait tout de même son attachement, son envie de protection, son amour même. C'était peu et beaucoup à la fois. Maeda était fier de pouvoir le tenir contre lui, d'avoir ce privilège par rapport aux autres. « Quand tu veux que je me décale tu me le dis ne ? »  Se décaler ? Pourquoi voulait-il se décaler ? N'était-il pas bien contre lui ? Aiji était au anges. Il aurait aimé rester ainsi toute la nuit, ne plus bouger et pouvoir sentir son petit-ami contre lui. Il devait se contenter de ce qu'on lui donnait et si Lee Chun lui donnait ça, il ne devait pas perdre cette occasion, il devait la saisir et profiter de la moindre secondes. « Si tu veux te décaler, fais-le mais je préférerais que tu restes contre moi toute la nuit... » Il ne voulait pas l'obliger, comme il l'avait préciser mais il espérait que son cadet accepterait.

✿ Généralement, le jeune Russe déteste qu'on lui touche les cheveux, et il y a une raison derrière évidemment. Souvent, ceux qui les tripotent le font violemment, sans aucun tact, sans aucune douceur, c'est rêche et c'est juste désagréable de sentir ses cheveux emmêlés à des doigts qui les lui tirent en fin de compte. Et craignant particulièrement les cheveux c'est quelque peu embêtant. Mais avec Aiji c'était différent. Il aimait ça car il y allait avec tendresse, comme quand on fait des papouilles à un chat, dans le sens du poils. Puis même, Aiji avait des mains qu'il trouvait douces, alors souvent, même avant qu'ils se mettent ensemble plus tôt dans la soirée, il l'a prenait sans aucune raison apparente. Juste pour la sentir et parce que oui, au fond ça ne le dérangeait pas puisqu'il était amoureux de son ainé. Chacun son truc. Mais voilà il aimait ça et plus il les lui caressaient et mieux s'était. « Si tu veux te décaler, fais-le mais je préférerais que tu restes contre moi toute la nuit... » Je ne m'attendais pas du tout à cette réponse. Les personnes à qui je faisais des câlins me trouvaient des fois comment dire, trop 'encombrant', trop gênant ou même trop collant et voulaient donc vite se débarrasser de moi, tandis que là, c'est comme si on me demander de rester. Si c'est ce qu'il voulait, je n'allais pas refuser l'offre, surtout que je risquais de passer l'une des meilleures nuits de ma vie. Peut être arriverait-il à me protéger de mes cauchemars incessants... Je l'espère parce que si je venais à en faire un autre, il pourrait être particulièrement choqué. Je pris des yeux rayonnant d'amour et de gaieté sans m'en rendre compte puis je levais ma tête pour le regarder. « Aiji... merci d'être aussi parfait avec moi. » ✿

Il aurait put le tenir contre lui pendant des heures, caresser ses cheveux des journées entières. Il ne se lasserait pas de Lee Chun, c'était impossible ou du moins, ça lui semblait impossible. Cette relation semblait irréelle. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il la désirait autant mais aujourd'hui, il se rendait compte d'à quel point le coréen comptait pour lui, d'à quel point il voulait le protéger, le rendre heureux et passer autant de temps qu'il le pouvait en sa présence. Oui, Aiji se rendait compte qu'il était amoureux et ça lui faisait un peu peur. « Aiji... merci d'être aussi parfait avec moi. »  Le japonais baissa son regard en direction de son petit-ami et lui sourit. Il ne cherchait pas à jouer le rôle du parfait copain, il ne cherchait pas non plus à être quelqu'un qu'il n'était pas. Il restait lui-même, agissait selon son instinct.

Il caressait toujours les cheveux châtains, jouant avec quelques mèches, souriant toujours. « Si je suis parfait, ce n'est qu'avec toi. C'est de ta faute, tu es parfait pour moi, alors je suis obligé d'essayer d'atteindre ton niveau. » Il était vrai que Maeda ne voulait pas être un poids pour l'homme qu'il aimait. Il n'avait jamais eu confiance en lui et trouvait que Lee Chun était la personne qui lui convenait, une sorte d'âme sœur qu'on lui avait confié et qu'il ne lâcherait jamais, qu'il ne laisserait pas tomber. Il esquissa un mouvement pour poser sa main sur celle du coréen mais s'arrêta juste avant de les faire entrer en contact, ne voulant pas risquer quelque chose qui blesserait son cadet. « Je... Je peux prendre ta main ? » Il préférait demander. Au pire, il reposerait sa main le long de son propre corps, au mieux, il passerait pour un abruti à demander ce genre de chose. Il s'étonnait lui-même, à être si prévenant. Il ne s'était jamais comporté de cette manière, il n'avait jamais hésité à brusquer quelque peu la personne avec qui il sortait. Aujourd'hui c'était différent, aujourd'hui il se rendait compte que ce qu'il avait prit pour de l'amour avec ses exs, n'était rien en comparaison de ce qu'il ressentait pour Lee Chun.

✿ Restant toujours bloqué contre son torse bien chaud, j'étais comme perdu dans mes pensées. Ma main contre son torse, je me sentais comme obligé de le sentir auprès de moi, de le savoir plus vivant que jamais. Je sentais son cœur battre, et ça me rassurait de "l'entendre". Aiji ne se rendait pas compte à quel point sortir avec quelqu'un était impressionnant et, très ouvertement, difficile pour moi. Oui, je l'avoue j'ai longtemps et très souvent manqué d'amour dans ma vie. A l'école on ne m'aimait pas, au collège la même chansonnette jusqu'à ce que je devienne plus extravertie. Certes ma famille était-là, mais justement, je me suis rendu compte trop tard que j'avais une famille extraordinaire sur qui compter, et je regrette aujourd'hui de ne pas en avoir profité d'avantage quand j'en avais l'occasion. Je me suis rendu surtout compte, que c'est les blessures du passé qui nous font réaliser à quel point nous aimons nos proches. Après ce qu'il s'est passé, jamais plus je n'ai osé parler "sentiments" avec mes parents, avant je leur faisais des câlins avant qu'on ailles se coucher, je ne leur en ai jamais plus refais de peur de mal réagir si jamais ils faisaient quelque chose qui me brusquerait... j'aurais du pleurer dans leur bras si souvent qu'ils en seraient habitués et qu'après ce qu'il m'est arrivé, je puisse me vider sans qu'ils ne se rendent compte de rien. J'ai étais trop loin d'eux, c'est tout ce qu'il y a à dire. Maintenant qu'Aiji était ancré dans ma vie, c'est mettre à rude épreuve mon expérience, mes peurs, mais aussi mes sentiments. Parce que oui, d'un côté il y a du noir, et de l'autre, du blanc. « Si je suis parfait, ce n'est qu'avec toi. C'est de ta faute, tu es parfait pour moi, alors je suis obligé d'essayer d'atteindre ton niveau. » Moi ? Parfait ? Le Kas citron devait encore agir sur son cerveau. Oui, ça doit être ça. Je pense être le petit ami dont un coincé puisse rêver. C'est tout. Après oui, j'ai mes qualités et mes défauts mais j'ai aussi justement les lourdes marques du passé sans compter mon tempérament.. au fond rien n'est voulu. « Je... Je peux prendre ta main ? » Mes yeux qui étaient grands ouverts se fermèrent légèrement comme si, ils ressentaient de la passion. C'était... attentionné, voilà tout. Ma main quitta son torse, son cœur exactement, pour aller lui prendre avec douceur sa main gauche, ainsi après l'avoir tenu quelques secondes, je la guida alors vers mon propre cœur.« Il y a des choses qui peuvent me brusquer, certes, mais... je pense que des idées pareils ne te monteront jamais à l'esprit. Ou du moins je l'espère... Je sais que tu ne souhaites pas faire des choses déplacées, mais sache que ma main est à ton entière disposition tout comme mon corps pour de gros câlins. » ✿

C'était étrange pour Aiji. Il pouvait être à l'aise tout en faisant attention à ses gestes. Il pouvait se sentir apaisé tout en étant stressé. Ce mélange de sentiment était parfois difficile à supporter mais il s'en moquait. Après tout, il pouvait être près de l'homme qu'il aimait et il fallait qu'il profite de chaque secondes. Certains n'avait jamais la chance de vivre leur amour, qu'il soit réciproque. Puisqu'il tenait au couple qu'il formait avec le coréen, il faisait attention, il en prenait soin, il le chérissait. Maeda avait peur de faire quelque chose de mal et de voir Lee Chun s'en aller, de le voir disparaître sans qu'il ne puisse rien y faire, mis à part se sentir coupable. Ce serait horrible, insupportable. Il avait alors fait quelque chose qu'il n'avait jamais pris la peine de faire auparavant. Demander à son cadet s'il pouvait lui prendre la main. Park ne répondit pas mais bougea sa main pour venir prendre celle du danseur avant de la poser sur son cœur, donnant un sourire au japonais. « Il y a des choses qui peuvent me brusquer, certes, mais... je pense que des idées pareils ne te monteront jamais à l'esprit. Ou du moins je l'espère... Je sais que tu ne souhaites pas faire des choses déplacées, mais sache que ma main est à ton entière disposition tout comme mon corps pour de gros câlins. » Le cœur d'Aiji se mit à battre plus vite, frappant sa poitrine et il sourit encore, imaginant que Lee Chun devait sans doute sentir l'accélération qu'il venait de provoquer. Oui, le coréen faisait battre son cœur, il ne pouvait plus rien y faire, il était beaucoup trop tard pour ça.

Maeda se mit à jouer doucement avec les doigts de son petit-ami, c'était une sorte d'automatisme qu'il ne contrôlait pas. « Tu sais Lee...Je fais de mon mieux mais ne suis pas sûr d'être toujours à la hauteur alors... Si tu considères que je fais quelque chose de mal... Que je suis trop rapide... Je veux que tu me le dises. » Aiji faisait des efforts, il essayait d'être parfait mais était persuadé qu'il pouvait faire des erreurs, aller trop vite sans même s'en rendre compte. Après tout, il n'avait jamais été du genre patient avant de rencontrer Lee Chun.

✿ Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, et à vrai dire, ils n'ont pas vraiment cherchés à se connaitre mieux, ils cherchaient juste à passer le plus de temps ensemble, à construire une amitié fiable et solide. Ce n'est qu'aujourd'hui même que tout à tourné au sérieux et c'est aussi à ce moment précis qu'il fallait, comment dire, apprendre à mieux se connaitre. Lily Chun de son surnom, avait une faculté pour savoir se que ressentent les humains qui sont présents à ses côtés, il savait tout simplement qu'Aiji ne lui ferait jamais rien et qu'il n'y avait aucune raison de s’inquiéter, seulement, il avait peur que ce soit lui qui se trompe, qu'il n'ai en fait aucun don particulier et que ce ne soit juste que son ambition. « Tu sais Lee...Je fais de mon mieux mais ne suis pas sûr d'être toujours à la hauteur alors... Si tu considères que je fais quelque chose de mal... Que je suis trop rapide... Je veux que tu me le dises. » Personne n'avait jamais porté très attention à lui de cette manière. Dans son cercle amical bien sur. Aiji était bien le premier et même si le destin venait à les séparer un jour, ça ne changerait pas cette certitude. « On apprend de nos erreurs tu sais. Je ne vais pas partir parce que tu as osé me toucher la main ou me prendre dans tes bras, il m'en faudrait beaucoup plus pour te lâcher. » Il le pensait. Il tenait à Aiji comme il n'avait jamais tenu à quelqu'un d'autre auparavant et ce n'est pas qu'un petit faux pas qui le fera partir. Bien sur si vraiment ça par trop à la dérive il ne manquera pas de lui faire remarquer ou d'employer les grands moyens, mais il espérait ne jamais arriver à ça. Prit de petites hallucinations toutes gentilles, du genre coussin et traversin, Chunnie leva alors sa main gauche pour cacher sa bouche qui s'ouvrait pour laisser échapper un léger bâillement. Il la rallongea le long de son corps tout en gardant empoigné la main de son petit ami. Ayant les yeux mis-clos et la tête un peu balançante, il lui dit d'une voix assez aiguë « Est-ce qu'on peut dormir maintenant ? J'ai vraiment sommeil... » avant de se rendre compte d'un problème légèrement délicat : le port de ses bracelets puisqu'il ne pouvait pas les enlever en présence de quelqu'un. ✿