Il ne retournerait pas à Poudlard de si tôt, il ne voyait pas comment. Enry n'avait jamais eu la vocation de devenir apprenti professeur, ou plus tard professeur. En faite, il ne s'était vu devant n'importe quel poste. Le temps passait vite, et il avait encore un peu de mal à se rendre à l'évidence qu'il ne verrait plus aussi souvent Poudlard, et Charisma par la même occasion... Même s'ils ne se voyaient pas 24h/24 cela ne faisait souffrir aucun des deux, ce qu'il lui plaisait chez elle, c'est qu'elle n'était collée constamment à lui. Le retour à la maison avait été plus que difficile, il avait postulé pour devenir futur Auror, l'apprentissage promettait d'être long... Après à dire si ça allait être ennuyer, il n'en savait rien, il ne s'était pas renseigné beaucoup sur le sujet et il avait bien l'intention de le découvrir autrement que par les livres. Mais l'ancien aigle avait encore quelque peu du mal à se mettre dans le crâne qu'il ne verrait plus aussi souvent Carry. Pendant les vacances, et durant les sorties à Pré-Au-Lard. Il ne craignait pas spécialement de lui manquer au point qu'ils s'envoient sans arrêt des courriers par l'intermédiaire des hiboux. D'ailleurs à propos d'hiboux, il avait devoir songer à s'en trouver un autre. L'oiseau qu'il avait reçu quelques années plutôt avait disparu comme par magie (tiens tiens...) il y a de cela quelques mois. Il ne s'inquiétait pas spécialement de la disparition de l'animal, qui lui aurait volé ou tué cet imbécile d'oiseau ? Il ne lui avait d'ailleurs jamais donner de nom, depuis qu'il l'avait reçu. Enry poussa un profond soupire tout en glissant son livre sur son visage. Thaïadiss n'était pas venue le voir de la journée, elle avait fini par comprendre que dans ces moments, il avait envi d'être seul. Après, la porte fermée à clé était aussi un obstacle pour la jeune fille... Sa jumelle n'avait plus l'idée de venir toquer à sa fenêtre après avoir empreinter l'échelle de leur paternel... Elle devenait de plus en plus mature. Pour en revenir à l'oiseau, ce dernier ne se pointerait sans doute plus. Il s'était sans doute sentit plus que maltraité. Compréhensible. Mais énervant. Enry se retrouvait donc contraint d'aller en trouver un autre au chemin de traverse, et rien que d'y aller, lui donnait des nausées.

Le jeune apprenti auror laissait glisser l'ouvrage sur son torse avant de tourner la tête en direction de son radio-réveil qui indiquait midi. Dans l'après-midi, Carry venait chez lui. Sa compagnie lui serait une fois encore d'un grand secours, les deux semaines qui avaient suivis l'obtention de son diplôme avait été comme d'habitude longue et ennuyeuse. Il avait passé ses journées à se remémorer ce qui s'était passé cette année... Malgré sa bonne mémoire, il avait oublié pas mal de chose. Mais il y avait toujours ces regards lorsqu'il la croisait dans les couloirs entre deux cours, et ce flot qu'il lui avait offert au bal et qu'elle portait très souvent. Rien que ce geste suffisait pour le plonger dans une béatitude toutefois bien dissimuler. Avec Carry il avait parfois beaucoup de mal à contenir ses émotions, comme si elle arrivait à lui arracher quelques sourires et expressions inappropriés (d'après lui) à Enry Stanley. De son coté, il portait bien cette écharpe qu'elle avait confectionné pour lui dès que le temps était colérique. Ce qui arrivait bien souvent en Angleterre. Ou plus précisément, la magnifique ville de Londres. On était pourtant en été, et le ciel était bien gris. Il y avait aussi ce garçon qui n'hésitait pas à croiser son regard à quelques moments de la journée, il faisait aussi partis des aigles, et avait tendance à un peu trop coller Carry à son goût. Mais on connaissait bien assez le caractère du Stanley pour ne pas chercher des noises à qui que se soit. Ce Gaël avait beau tout faire pour faire partis de ses rivaux, notre ancien aigle était resté persuadé que Carry n'avait pas l'intention d'aller plus loin avec l'autre aigle. Peut être avait-il tord de nourrir encore cette confiance aveugle envers sa petite amie, il s'était trompé tellement de fois. Il pourrait encore tomber dans ce tourbillon infernal qui l'avait poussé à se renfermer encore plus les années qui avaient suivis la séparation avec Heaven. Mais cela faisait maintenant bien un an que Heaven n'occupait plus ses pensées, ce qui était en soit remarquable. Carry faisait office d'un excellent baume, et il ne regrettait rien de ses moments passaient avec elle. Sauf peut être la fois où elle avait débarqué la nuit dans sa chambre... Elle n'avait pas spécialement compris le trouble qu'il l'avait envahis à ce moment là. L'innocence de la brune était tout aussi troublante puisqu'elle n'avait pas vraiment compris pourquoi cela le gênait autant. Bien sur, il y avait aussi les ragots qui auraient pu devenir un peu encombrant mais les autres du dortoir n'avaient pas bronché de toute la nuit. La présence de Carry était passée inaperçue, et le lendemain, au réveil, elle avait disparu. Carry restait quelqu'un d'assez mystérieuse, le Stanley était loin d'être idiot, il savait bien qu'elle lui cachait des choses. Mais loin d'être un professionnel des questions incessantes, il ne l'avait jamais harcelé à ce propos pour en savoir plus. Jusqu'à preuve du contraire, toutes les fois où ils s'étaient vu en tête à tête, elle lui avait confié des choses sur sa mère et ses voix d'elle même. Cela avait quelques avantages de laisser faire les choses et de ne pas se montrer insistant. Pourtant, la curiosité restait bien là.

Il y a toujours des choses qu'on n'arrive pas à deviner, et passer des heures à essayer de déchiffrer quelques traits de visages peut causer des mal de crâne insupportable. La sonnerie en bas le réveilla, il savait qui avait sonné, c'était même évident. La chance, c'était que l'après-midi, personne de sa famille n'était là pour venir dans ses pattes. Pas comme la dernière fois où sa mère avait fait la conversation sur le pallier de la porte pendant au moins une demi-heure... Les gens à Poudlard ne comprenaient pas spécialement l'aversion que le jeune aigle avait pour sa famille qu'il trouvait si lassante et banale... Mais le fait qu'ils soient tous absents étaient une chance à saisir. Il ne se précipita toutefois pas comme un bourru jusqu'à la porte d'entrée, il prit le temps de descendre les escaliers avant d'ouvrir la porte.

« Salut Carry... »

Il ne se départagea toutefois pas d'un léger sourire en la voyant.